jeudi 14 janvier 2010

Les espèces invasives (deuxième partie)

Il y a quelques semaines nous abordions les espèces invasives au sens général. Nous allons maintenant nous intéresser plus précisément à celles que l’on retrouve au sein de la réserve naturelle de Marcasse et alentours et à la manière dont elles sont gérées.

Au jour d’aujourd’hui trois espèces reprises dans les invasives ont été observées au sein de la réserve : le sénecon du Cap(Senecio inaequidens), la renouée du Japon (Fallopia sp) et le cerisier tardif (Prunus serotina).

Les deux premières des trois espèces ne sont encore observées que très sporadiquement ou de manière ponctuelle. Ces espèces ne posent donc pas encore véritablement de gros problèmes. Elles sont toutefois surveillées et font l’objet d’un arrachage manuel ou d’un fauchage ponctuel, mais aucune gestion systématique n’est encore mise en place pour ces espèces.

Des trois espèces, celle qui nous préoccupe le plus est le cerisier tardif. Cette espèce ligneuse est en pleine phase d’extension et a tendance à coloniser l’ensemble de la réserve. Cette espèce est véritablement devenue notre bête noire et nous consacrons chaque année plusieurs chantiers à son éradication.
Notre technique consiste à abattre à la tronçonneuse les plus gros arbres pour éviter qu’ils ne produisent des fruits qui pourraient contribuer à la sa dispersion et nous coupons au coupe branche les plus jeunes arbustes. Le cerisier tardif possède une très grande capacité à rejeter de sa souche, ce qui nous oblige à assurer de multiples passages ultérieurs afin de couper de nouveaux rejets. Avec cette technique plusieurs années sont nécessaires pour venir à bout du cerisier tardif sur une zone.

La lutte contre les espèces invasives demande une attention continue et ne peut s’entrevoir que sur le long terme. Ce combat monopolise la plupart de nos efforts et peut sembler insurmontable tant le travail est important. Mais ce travail est toutefois nécessaire pour assurer que certaines espèces ne deviennent pas les seules présentes dans la réserve.
Nos actions de gestion sont soit manuelle soit mécanique, nous excluons en effet l’utilisation de produit chimique. La réserve est avant tout un espace dédié à la nature et nous désirons exclure un quelconque risque de pollution. C’est pourquoi tant qu’il est encore possible de le faire nous préférons nous passer de pesticides.

Depuis maintenant deux ans que nous gérons cette réserve, des résultats intéressants commencent à être observés. Le combat contre les espèces invasives est encore loin d’être gagné mais nous avons toutefois inversé la tendance et repris du terrain sur ces espèces.

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